Bonsoir à tous,

Pour ce jeudi 23 mai, nous accueillons Laura Caniot-Genevois, coach de vie, mais plus particulièrement dans le fait de trouver un métier qui vous correspond et qui donne du sens à votre vie. Elle va travailler avec vous sur vos envies et vos talents, afin de les mettre en œuvre dans un job qui porte un impact et vous correspond.

Qu'est ce que le programme IKIGAÏ ?

Le programme Ikigaï, c’est la base de l’accompagnement que l’on propose. L’Ikigaï, c’est un concept japonais qui vient de l’île d’Okinawa sur laquelle on trouve de super centenaires. Super centenaire, pourquoi ? Déjà, parce qu’ils ont plus de 100 ans mais surtout parce qu’ils sont dans de superbes conditions de vie, à la fois physique et mentale. Comme c’est exceptionnel, beaucoup de chercheurs sont allés sur place étudier et essayer de comprendre. Ils se sont rendus compte que pour le côté physique, il y avait le minimum syndical requis : une bonne alimentation et une activité physique régulière. D’un point de vue mental, chaque centenaire a une responsabilité vis-à-vis de la communauté. Ils ont tous une mission, s’occuper des enfants, des autres personnes âgées, s’occuper du potager, de la cuisine. Chacun a sa mission, faisant qu’il se lève le matin en se sentant utile, et utile pour faire quelque chose qu’il aime.

Donc le programme Ikigaï consiste à trouver sa raison d’être et de vivre. Il y a 4 conditions sine qua non pour le trouver. Déjà, il faut avoir une activité qui correspond à ce que vous aimez faire, il faut que les 8h que vous passiez au travail, vous vous fassiez plaisir. La 2nde, elle doit utiliser vos talents. Les talents, c’est là où vous êtes particulièrement puissants, que ce soit une des réflexions très concentrées, dans la facilité d’intéragir avec les autres, dans la patience, dans la facilité de comprendre les gens, etc… On a tous des talents, qui une fois combinées font de nous des personnes importantes. La 3ème condition, c’est qu’il faut que notre job apporte quelque chose à la société, pas purement individualiste. Et la dernière condition, c’est que vous puissiez être rémunéré. Que l’on arrive à sortir de cette démarche de bénévolat sacrificiel.

Est-ce important de développer des activités à impact social ?

Dans la société dans laquelle on vit, personne ne peut nier qu’il y a à la fois une urgence écologique et sociale, et qu’il est fondamentale que certaines choses pour avoir une société plus juste et que l’on continue à vivre tous ensemble sur cette planète. Donc oui, je suis persuadée que l’on a besoin de développer de plus en plus des activités à impact social.

Après, il faut trouver un équilibre entre les activités conventionnelles et celles purement à recherche d’impact. On a encore besoin d’activités traditionnelles dans le domaine de l’artisanat ou de l’alimentation par exemple. Je veux dire que l’on a encore besoin de ces activités « normales », du quotidien, mais que celles-ci évoluent pour intégrer ces nouveaux critères de l’urgence écologique. Il faut accompagner ce changement pour que toutes ces activités traditionnelles puissent répondre à ces enjeux.

Pouvez-vous nous parler de votre modèle économique ?

Le modèle est assez simple, les formations que l’on propose sont uniquement financées par les particuliers eux-mêmes. Le but était de répondre à un besoin qui avait été identifié : je veux travailler dans la transition écologique et social mais je ne sais pas par où l’aborder. Pour pouvoir proposer une solution rapide, l’idée c’est que les personnes financent eux-mêmes leur formation. Mais là était toute la question, comment le coaching, qui est habituellement réservé aux cadres dirigeants financé par leur entreprise, puissent être accessibles à des particuliers. Donc on a divisé par 3 le prix du coaching traditionnel avec la possibilité de payer en plusieurs fois, étalé sur 4, 5 ou 6 mois.

Nous avons mis en place aussi le Tarif Solidaire en Conscience. Par exemple, c’est une personne qui va nous dire qu’il a vu que le programme coûte 650€ mais pour lui c’est trop élevé. Donc du coup, il va proposer de régler 100€ par mois sur 6 mois. Comme ça, cela devient une solution abordable pour plus de gens et on est au maximum incluant. Au bout de 1 an, on a déjà eu plus de 100 participants sur 10 promotions.

Auriez-vous une anecdote à raconter ?

Ce qui est assez génial aujourd’hui, c’est qu’on a vraiment l’envie de créer une communauté. C’est-à-dire que les gens qui participent au programme intègre notre communauté et donc on rajoute des gens dès qu’il y a une nouvelle promo. Et maintenant, ces promos s’organisent elles-mêmes pour avoir des groupes de soutien informels qui se réunissent toutes les semaines et qui recroisent les promos en plus de nous les activités que l’on peut organiser. On voit vraiment que comme ce sont des personnes qui ont envie d’être des acteurs du changement, elles vont favoriser le fait de se soutenir mutuellement et de prolonger le cadre de bienveillance, de confiance et de soutien que l’on a créé à leur manière et sur du coup toutes les thématiques qui les intéressent.

Un conseil pour nos entrepreneurs ?

Le conseil que je voudrais donner aux entrepreneurs, on a la chance d’être dans un pays qui soutient vraiment beaucoup les entrepreneurs. Il existe pour de dispositifs qui soutiennent et même pour les entrepreneurs du changement, ceux qui veulent avoir un impact.

 

Donc la 1ère étape, c’est de bien s’entourer, ceux qui vont nous aider à être moteur, et à être un petit peu de côté les personnes qui vont être là pour nous démotiver, nous décourager. Vous avez besoin d’énergie donc vous avez besoin d’être entourés de personnes qui vous soutiennent.

 

La 2ème chose, c’est que lorsque l’on veut avoir un impact, ce qui est très difficile, c’est de trouver l’équilibre entre l’impact que l’on souhaite avoir et un équilibre financier pour pouvoir en vivre. L’argent c’est sale, l’argent c’est mal, et c’est souvent le message qui ressort des entrepreneurs qui veulent avoir un impact. Et le problème, c’est que si l’on n’arrive pas à trouver un équilibre financier, l’activité ne pourra pas être pérenne. Donc vous pouvez avoir une super idée, il faut que cela puisse s’équilibrer. Je ne dis pas qu’il faut aggraver les problèmes au niveau de la répartition des richesses et ce n’est pas ça du tout.

 

Ce que je veux dire, c’est que pour avoir une activité qui va vraiment avoir un impact, il faut trouver la façon dont chacun sera gagnant. Il va y avoir un bénéficiaire, il ya quelqu’un qui va bénéficier de la superbe activité que vous êtes en train de lancer, que ce soit un particulier, une entreprise, une collectivité, ou autre. Et à côté de ça, vous, il faut que vous trouviez un équilibre pour pouvoir en vivre. Et ce n’est pas en vous disant que vendre, c’est mal, que vous allez réussir à trouver cet équilibre-là.

 

Selon moi, l’approche c’est de trouver une activité selon laquelle vous avez un regard bienveillant sur vos bénéficiaires, vous avez envie qu’ils profitent d’un service de qualité à un prix juste et que vous, vous ne soyez pas dans un sacrifice. Si vous êtes dans le sacrifice, vous serez mal et vous finirez par en vouloir à vos bénéficiaires. Donc c’est cet équilibre à trouver sur le combien je vends et pour que ce soit juste pour vous et juste pour eux et pour que tout le monde puisse en vivre correctement.

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Laura Caniot-Genevois
monjobdesens.com

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Merci Laura de nous avoir donné de si précieux conseils. En effet, rien ne vaut que d’être entouré pour se lancer et être sûr de son idée. Mais surtout ne jamais créer quelque chose sans être sûr de sa rentabilité économique, sinon, ça ne sera plus de la joie de porter ces valeurs entrepreneuriales.

C’est la fin de ce 9ème article de Film Your Impact. Je vous dis à la semaine prochaine pour un article un peu particulier !

Sylvain

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